Film : American Translation


Film de Jean-marc Barr et Pascal Arnold avec Pierre Perrier,
Lizzie Brocheré et Jean-marc Barr
(France)
Genre : drame
Durée : 1H49 mn
Distributeur : Zelig distribution
Sortie en salles le 08/06/2011
Année de production : 2010
Interdit aux moins de 16 ans


L'HISTOIRE :
Un amour se construit sur une rencontre de hasard entre Chris et Aurore. Ils ont vingt ans et vivent une passion exclusive. C'est une belle histoire d'amour comme on en voit qu'au cinéma...
Et puis Aurore découvre que Chris tue. Va-t-elle continuer à vivre passionnément, complice malgré elle, ou dénoncer celui qu'elle aime envers et contre tout.
Critiques :
Elle a tout juste 20 ans, elle est d'une pureté lumineuse, elle tombe sous la coupe de Chris, jeune homme impulsif au regard fiévreux.  Aurore se laisse totalement aspirer par la personnalité de cet étrange personnage. Lorsqu'elle se rend compte qu'il est irrésistiblement attiré par de jeunes garçons qu'il tue, après avoir fait l'amour avec eux, elle plonge. Déroutée mais ivre elle accepte et devient désespérément sa complice.

Les deux cinéastes, fascinés par les cheminements de différents tueurs en série, se sont penchés sur cette histoire, celle d'un être perdu, inconscient, presque désincarné, réagissant bassement à ses pulsions, ayant totalement dépassé les frontières du bien et du mal. Ils sont partis d'une réalité qu'ils ont transcendée pour mettre en scène une forme de décomposition qui s'empare aujourd'hui de plus en plus de notre société. L'intérêt du film repose au-delà sur la réaction de cette jeune femme aveuglée par l'amour qu'elle porte à cet assassin sacrifiant froidement ses victimes après les avoir entraînées dans la spirale brûlante d'une ultime jouissance. Elle cherche à le comprendre, à le rassurer et finit pas le seconder.


Sa réaction, particulièrement perturbante pour le spectateur, apporte une certaine force au film. Malheureusement les réalisateurs n'ont pas réellement creusé ce sillon, insisté sur ses émotions qui devraient la déchirer. Du coup, il est parfois difficile d'y croire. Ils ont préféré s'arrêter sur la puissance charnelle qui unit ces deux êtres au parcours  étonnant, décortiqué l'attirance physique qui les lie et perdent un peu le fil de la force psychologique qui pourrait en ressortir.
Un récit reposant sur une idée percutante qui méritait d'être affutée dans son approche, un récit qui nous désempare.
Réf : Julien Dubois