Balasko, maman dans tous ses états

Mère indigne de Mathilde Seigner et Marina Foïs dans « Maman », la comédienne nous raconte la filiation entre femmes dans sa famille.
Dans « Maman », Josiane Balasko incarne le rôle d’une mère indifférente à ses filles,
jouées par Mathilde Seigner et Marina Foïs.
      Pour les besoins de « Maman », le nouveau film d’Alexandra Leclère, qui sort aujourd’hui dans 300 salles, Josiane Balasko, 62 ans, joue une mère tellement méchante et absente que ses filles adultes, pour la ramener à de meilleurs sentiments, décident de la séquestrer. Mais, à la ville,

Sa mère voulait qu’elle joue de l’accordéon. « Ma mère est morte il y a dix ans, assez âgée, mais elle avait toute sa tête. Maman (NDLR : prénommée Fernande) m’avait eue à l’âge de 38 ans. J’ai le souvenir d’une mère assez fantasque dans le bon sens du terme. Par exemple, quand j’étais petite, elle me disait : Tu devrais apprendre à jouer de l’accordéon comme ça, tu travailleras dans le métro! Malgré tout, elle me donnait confiance dans ce que j’avais envie de faire. J’ai été élevée à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) par ma mère bien sûr, mais aussi par ma grand-mère puisque j’avais perdu mon père (Ivan Balaskovic, d’origine croate) quand j’avais 14 ans. Maman était quelqu’un de très cool. Je ne me rappelle pas avoir subi la moindre gifle. Et, pourtant, j’en faisais des bêtises. »

 Actrice et maman d’actrice. « Ma fille est née en 1983. C’était alors la génération Françoise Dolto. Il fallait essayer d’élever ses enfants plus correctement qu’on ne l’avait été. Donc, ça s’est plutôt bien passé. J’étais une mère disons acceptable avec Marilou. Je lui lisais des histoires le soir, même si je bossais pas mal. Je me souviens que j’étais partie sur un tournage en province pendant plusieurs jours. Philippe Berry, sculpteur, le père de Marilou, est venu me chercher à la gare. Ma fille avait 6 mois et Philippe la portait dans ses bras. Elle m’a fait une gueule! Marilou avait une maman qui jouait et un papa qui sculptait. Du coup, le mot travail ne rentrait pas dans son vocabulaire. Très vite, je l’ai emmenée sur les tournages, au montage, au mixage, au bruitage, pour qu’elle se rende compte qu’actrice c’était un vrai métier. Et qu’elle réalise le côté technique et non le glamour. Je ne l’ai pas découragée quand elle a voulu faire ce métier. J’ai juste voulu quelle fasse un peu d’études. Mais, très vite, j’ai vu qu’elle avait du talent. »
Future belle-maman? 
« Ah oui, ce sera cool! A partir du moment où Marilou aura choisi un garçon sympa, je respecterai totalement sa vie privée. Je n’interviendrai jamais dans son histoire. »
Prête à être grand-mère. « Pas de problème. J’adorerais. Je suis prête. Mais Marilou m’a dit que ce n’est pas encore le moment. J’ai le temps! m’a-t-elle répondu. Il paraît que c’est beaucoup mieux d’être grand-mère que maman parce qu’on a les avantages sans les inconvénients et les responsabilités. »
« Maman » d’Alexandra Leclère. « On a rarement traité le sujet d’une mère qui se désintéresse totalement de ses enfants, qu’elle n’a pas vus pendant vingt ans quand elle débarque dans leur vie. Il y a un côté Pedro Almodóvar dans le fait que cette mère est pénible, jamais contente, ne montre aucune chaleur, aucune tendresse. J’ai trouvé intéressant de voir comment ses filles décident de la coincer dans une maison. »
Mathilde Seigner et Marina Foïs, ses « filles ». « C’est la première fois que je travaille avec elles. Elles ne sont pas de ma génération. Deux actrices qui ont la même vitalité, et de la passion. Je me suis très bien entendue avec mes deux filles pendant ce tournage qui a eu lieu de manière chronologique. Toutes les trois, nous avons beaucoup d’humour. »


 Le Parisien