Festival du film : Dominique Besnehard tient son vrai festival "populaire"

Au festival du film francophone d'Angoulême, les stars descendent au Mercure, et on peut les approcher dans les cafés : l'acteur et producteur Dominique Besnehard, ex-agent des plus grands acteurs français et co-délégué général du festival, tient là un vrai rendez-vous populaire.

"Ca a toujours été mon rêve de transmettre ma passion du cinéma, de faire que des gens simples puissent accéder à la culture, de faire un hommage au cinéma et d'aller dans toute sa diversité", dit-il dans un entretien à l'AFP.

La 6ème édition s'est achevée mardi, avec le sacre (Valois d'or, Valois du public) de "Les Garçons et Guillaume, à table!" de Guillaume Gallienne. Comme chaque année, la sélection comptait dix films francophones "carrés, pointus"...

Avec en prime, outre un hommage national consacré au cinéma québécois, une dizaine d'avant-premières de haut niveau, comme "Casse-tête chinois" de Cédric Klapisch, "Quai d'Orsay" de Bertrand Tavernier, ou "Eyjafjallajökull" d'Alexandre Coffre avec Dany Boon et Valérie Bonneton. Et à chaque fois l'équipe du film en chair et en os.

L'idée d'un festival, raconte Dominique Besnehard, est venue de la productrice Marie-France Brière, "grande prêtresse de la télévision" dans les années 80. "En retraite ici, elle s'ennuyait un peu, et s'est dit que ce serait bien de faire à Angoulême un festival de cinéma d'été, puisque l'hiver il y a celui de la BD".

Mais sur quel thème? Policier, romantique, amour, gastronomie, énumère Dominique Besnehard... Tout avait été pris, pas la francophonie. Ce choix permet de présenter chaque dernière semaine d'août le meilleur des films de France et en français.

Le festival coûte environ 500.000 euros, subventionnés à moitié par Magelis, pôle de l'image à Angoulême, le reste par le CNC, le ministère de la francophonie ou des sponsors comme Sothys, Renault, la SNCF ou la Banque populaire.

Les finances ont tangué en 2010 après la brouille, jamais réglée, entre M. Besnehard et la présidente du conseil régional Poitou-Charentes Ségolène Royal. Mais le festival a retrouvé la santé.

"Line Renaud c'est comme le Président de la République"

Cette année, le public a dû dépasser les 20.000 spectateurs, avec une offre attractive, à 25 euros pour dix films. L'affluence réjouit Dominique Besnehard, qui "veut garder ce côté populaire. Ici, les artistes, on les voit, on les photographie. Et s'ils ne veulent pas jouer le jeu, ce n'est même pas la peine qu'ils viennent".

Elle l'inquiète aussi, à la vue des files d'attente : "Ils sont patients ici, ils ne râlent pas... Mais il faut qu'on trouve des solutions car il n'y a rien de pire que les gens attendent comme ça, ça me rend malade".

Comme il l'a répété à la cérémonie de clôture, il aimerait que le complexe cinématographique de la ville double le nombre de salles consacrées au festival pendant les quatre jours qu'il dure.

Les vedettes aussi aiment l'ambiance d'Angoulême, toute simple, même si Dominique Besnehard, mine de rien, veille au grain. "Attention, Line Renaud, c'est comme le Président de la République, hein? Il faut bien s'en occuper!" l'entend-on ainsi recommander à une assistante dans le hall de l'hôtel.

Même traitement soigneux pour Gilles Jacob, président du festival-roi, celui de Cannes, en promotion pour un livre également, et qui confie qu'un tel déplacement chez les autres est pour lui "très rare".

Sandrine Kiberlain, héroïne de "9 mois ferme" d'Albert Dupontel, dit que "c'est un plaisir d'être ainsi proche des gens, et pour nous aussi c'est rare". Valérie Lemercier est "estomaquée de voir le nombre de gens dans la rue".

Quand il n'est pas à Angoulême, Dominique Besnehard est acteur, comme dans le dernier Klapisch, et dirige la société de production "Mon Voisin". Son principal vœu est tout simple : "Obtenir un nouveau grand succès populaire", après le 1,5 million d'entrées de "Mince alors!" de Charlotte de Turckheim, en 2012.

Cet immense connaisseur du cinéma n'a en revanche "pas envie" d'être réalisateur. "Ce qui m'amuse, c'est d'être un rassembleur et un accompagnateur", conclut-il.

Réf : nouvelobs.com