Ken
Loach a refusé un prix que voulait lui décerner le Festival de Turin, par
solidarité avec des employés chargés du nettoyage et de la sécurité du Musée
national du cinéma de la ville, organisateur du festival. « C'est avec grand
regret que je suis contraint de refuser le prix que m'a accordé le festival du
film de Turin, » a écrit le cinéaste, connu pour son engagement à gauche et ses
films sur les conflits sociaux, dans une lettre envoyée par son distributeur
italien, BIM film.
D'après Ken Loach, les travailleurs
du musée « qui étaient les moins bien payés et donc les plus vulnérables ont
perdu leur boulot parce qu'ils s'opposaient à des réductions de salaires. » «
Il est injuste que les plus pauvres payent pour une crise économique dont ils
ne sont pas responsables, » s'insurge le cinéaste.
Ken Loach avance la comparaison
avec l'un des ses films, « Bread and Roses » (2000) qui évoque la lutte à Los
Angeles de deux employées du nettoyage de nationalité mexicaine. « Comment
pouvais-je ne pas répondre à une demande de solidarité de la part de
travailleurs qui ont été licenciés pour avoir défendu leurs droits? Accepter le
prix en faisant juste quelques commentaires critiques aurait été faible et
hypocrite, » écrit-il.
Ken Loach devait recevoir un prix
pour l'ensemble de son œuvre. A la demande des distributeurs, la projection au
festival - qui a lieu du 23 novembre au 1er décembre - de son dernier film, « La Part des anges », a été
annulée.
Interrogé par l'AFP, Alberto
Barbera, directeur du Musée et directeur artistique de la Mostra de Venise, a dit «
tomber des nues » et souligné que Ken Loach était un « ami de longue date. » «
Il fait une erreur grossière, il se trompe de cible, » a-t-il dit. Selon lui, ces
travailleurs sont employés par une coopérative qui n'a fait état d'aucun
conflit social.
source:
nouvelobs.com