Les Contes de la nuit: de la 3D intelligente!

Michel Ocelot, père de la petite Kirikou, a lancé l'été dernier chez lui, en France, ce long métrage constitué de petites histoires assemblées sous le nom Les Contes de la nuit . Ce film d'animation allie la technique des ombres chinoises au 3D pour le plus bel effet. 

Déjà bardé de prix décernés lors de la Berlinale il y a un an, le film Les Contes de la nuit arrive ici en territoire conquis, si on peut dire en se rappelant le succès populaire des Kirikou. Ceux qui connaissent les aventures du vif petit Kirikou reconnaîtront ce style d'animation épuré et coloré qui est celui d'Ocelot.
Trois personnages passent donc une nuit dans un cinéma à inventer et mettre en scène de petites histoires. Voilà le fil conducteur de ces six contes, dont un seul est inédit, le dernier, La Fille-biche et le fils de l'Architecte. Qu'il soit dit que ledit fil conducteur n'apporte pas grand-chose d'intéressant à l'histoire, surtout parce que chaque conte se suffit à lui-même.

Des voyages d'égal intérêt
Ceux-ci nous font voyager sur presque tous les continents et sont tous d'égal intérêt, bien qu'on ait un faible pour l'histoire de Tijean et la Belle sans connaître, qui se déroule au fond d'une grotte mystérieuse, dans les Antilles. Le Loup-garou se déroule à l'époque médiévale, plus tard on visite une civilisation apparente à celle des Mayas (L'élue de la ville d'or), l'Afrique si chère à Ocelot (Le Garçon tam-tam) et, enfin, le Tibet, avec le plus touchant des six récits, Le Garçon qui ne mentait jamais.
Pas de tape-à-l'œil
La transposition en trois dimensions de cet univers est fort réussie. D'abord, il n'y a rien de tape à l’œil dans la technologie déployée: pas d'images de synthèse criante, pas d'écran surchargé d'éléments qui explosent devant nos rétines. Puisque le noir domine l'écran, le 3D permet d'ajouter une perspective à ces noirs superposés, à ces décors simples et bellement disposés. Un vrai plaisir, pour les enfants comme pour leurs parents.
Les Contes de la nuit. Film d'animation de Michel Ocelot. Avec les voix de Julien Béramis, Christophe Rossignon, Marine Griset. 1h24.


Source : Philippe Renaud /La Presse