Comédie
Romantique réalisé en 2013 par Richard Linklater
Avec
Julie Delpy , Ethan Hawke , Seamus Davey-Fitzpatrick ...
Date
de sortie : 26 juin 2013
SYNOPSIS
Une île grecque, une villa
magnifique, en plein mois d’août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles
passent leurs vacances chez des amis. On se promène, on partage des repas
arrosés, on refait le monde. La veille du retour à Paris, surprise : les amis
offrent au couple une nuit dans un hôtel de charme, sans les enfants. Les
conditions sont idylliques mais les vieilles rancoeurs remontent à la surface
et la soirée en amoureux tourne vite au règlement de comptes. Céline et Jesse
seront-ils encore ensemble le matin de leur départ ?
LA
CRITIQUE LORS
DE LA SORTIE EN
SALLE DU 26/06/2013
Un homme, une femme, leur amour
au fil du temps. Sur ce thème qui évoque Claude Lelouch, le cinéaste
indépendant américain Richard Linklater a entrepris une série de films d'une
tonalité sentimentale mais aussi plaisamment intellectuelle. Il y eut, en 1995,
Before sunrise, où le jeune Jesse (Ethan Hawke) rencontrait à Vienne Céline (Julie
Delpy). Dans Before sunset (2004), ils se retrouvaient à Paris. Jesse était
devenu écrivain, père aussi. Les revoilà, neuf ans après, en couple, parents d'adorables
jumelles. Faire connaissance avec eux aujourd'hui n'empêche pas de comprendre
leur histoire : le passé les accompagne, socle de l'amour qui les a réunis et
les porte encore. De plus en plus difficilement.
Extrait du film
Dans la perfection d'un été grec,
Richard Linklater amène ses personnages au temps des accrochages. Distribution
des rôles et des tâches, qui s'occupe du ménage et des enfants, qui donne la
priorité à sa carrière, en l'occurrence à ses livres : l'écrivain qu'est
toujours Jesse cache peut-être un macho qui s'ignore. Ce qui pousse Céline dans
ses retranchements de pasionaria féministe. Les voilà rendus au lot commun, aux
complications de n'importe quelle vie de couple. Ce qui n'est pas si tragique, comme
le suggère une scène de déjeuner où, au milieu de leurs amis grecs, Jesse et
Céline sont reliés au grand cycle des amours qui commencent, du côté des jeunes,
et à celles qui s'achèvent avec la vie, du côté des anciens.
Mais sont-ils encore capables de
vivre une histoire à part, qui ne ressemble qu'à eux ? Pour se le prouver, ils
déploient une énergie folle : celle de parole. Entre ces deux-là, l'échange se
noue, se dénoue et se renoue sans cesse. Les mots font parfois mal, et pourtant
ils reviennent toujours, car ils apaisent aussi. Ce mouvement qui ne s'arrête
pas semble guider la mise en scène, faite de plans très longs, de travellings
qui se prolongent avec une belle fluidité. Dans une voiture, une chambre d'hôtel,
sur les chemins, Jesse et Céline sont filmés en continu, comme des marathoniens
dans un duo-duel très écrit, saisi sur le vif.
Tout en donnant corps à une
relation censée durer depuis des années, Richard Linklater veut la montrer dans
la fugacité et la spontanéité du présent. Elément fondateur de cette trilogie, le
temps est ici une obsession fructueuse. Il s'invite dans les dialogues, lorsque
Céline, voyant une rupture inévitable, parle d'une bombe à retardement qu'aurait
déclenchée Jesse. Ou quand celui-ci, pour retrouver l'amour et la légèreté, raconte
à Céline leur avenir, qu'il a pu découvrir grâce à une machine à voyager dans
le temps. Ce temps fascine parce qu'il dure et s'en va tout à la fois. Comme
dans cette scène où Céline et Jesse regardent le soleil se coucher. Comme une
carte postale de vacances qui raconte soudain, avec une émotion inattendue, le
passage de la vie.
Source : Frédéric Strauss/ telerama.fr